Un huis-clos familial égyptien décapant qui égratine l'image de la mère !
À la fois lieu de l'intimité familiale et lieu de passage, un salon bourgeois du Caire, domaine de la mère, offre à Ahmed El Attar un grand nombre de combinaisons pour exprimer l'enfermement.
Cette figure de la scène théâtrale indépendante égyptienne s'intéresse à l'enfermement symbolique et physique de la femme arabe mais aussi de sa descendance. Avec Mama, il dresse un portrait peu complaisant de la mère, monstre d'amour sans limite et se sert de ses treize personnages et d'un salon pour planter à la vue du public une micro société faite en alternance de dominants et de dominés.
Ahmed El Attar dissèque les mécanismes d'autorité, de concurrence, de domination et de luttes intestines qui se jouent dans cet espace clos. À travers cette pièce - dernière d'une trilogie sur la famille - le metteur en scène ose déplacer le regard que l'on a trop souvent sur la mère comme objet intouchable et vénéré, pour la rendre actrice de son destin et plus largement responsable d'une époque en crise.
Trop et mal aimer n'ont jamais conduit à plus de liberté !