Le producteur est l'homme de l'ombre par excellence. Vladimir Cauchemar ramène cette ombre sur le devant de la scène. D'Orelsan à Lomepal, Roméo Elvis, ou même Clara Luciani, il a créé pour les plus grands. Mais c'est bien son personnage si original qui attire le regard. Cinq ans après l'improbable tube « Aulos », il confirme que la musique est au niveau du visuel. Renforcés par une influence japonaise mystique, ses beats sombres et épiques établissent une mythologie autour du mystérieux musicien. Mais sans jamais se départir d'un second degré subtil, pour laisser libre cours à une danse décomplexée. Tout ça contenu dans un seul masque. Et c'est tout sauf du pipeau.
Marier humour et rap, trop difficile ? Pas pour Lorenzo. Depuis cinq ans, l'auto proclamé “empereur du sale” a développé son personnage loufoque à travers ses vidéos YouTube et ses freestyles de haut vol. Mais derrière les gimmicks et les memes se cachent des titres festifs irrésistibles. Lui qui annonce que son quatrième album sera le dernier, entend bien partir en légende. En faisant tourner, bien sûr.
L'ascension est spectaculaire. Tête de gondole de la drill à la française, Gazo a sauté les étapes pour devenir un poids lourd du rap. Il suffit de voir les feats de sa dernière mixtape KMT : Damso, Ninho, Tiakola ou même le producteur Skread. Mais le plus marquant est la façon dont le rappeur laisse poindre sa mélancolie, à l'image de son tube DIE. Plus lumineux, mais sans devenir mièvre pour autant : avec son flow grave et son énergie sombre, Gazo promet bien un live intense. Car il n'a pas un instant à perdre.
L'authenticité est toujours récompensée. Rappeur parmi les plus respectés (et admirés) du milieu, Hamza a su gravir les marches du succès sans jamais faire de concession. Son public fidèle et de plus en plus large ne s'y trompe pas. C'est que le bruxellois de 28 ans a toujours fait passer la pertinence de son art avant les plans de carrière. Sur des prods cloud, drill ou r'n'b, il impose toujours son flow faussement traînant enveloppé d'un autotune minimal, et ses paroles toujours fermement ancrées dans le quotidien. En un mot : réelles.
Tiakola n'a pas peur de l'étiquette “mélo”. C'est même ainsi que le rappeur de 22 ans a appelé son premier album. Par ses textes, le protégé de Wati B s'éloigne radicalement de l'univers gangster ou bling bling de certains de ses collègues. Lui préfère porter un regard tendre, presque mélancolique, sur sa cité de La Courneuve. Un côté fleur-bleue assumé, porté par un indéniable savoir-faire mélodique, et des emprunts efficaces à des sonorités congolaises. Chez lui, l'autotune ne masque jamais le sourire dans la voix. Ni cette certitude que l'avenir sera meilleur.
Pas besoin de s'inventer une vie. Pour Doria, ce qui compte, c'est rester fidèle à ses valeurs. Révélée en 2019 avec “Pochtar”, suivi d'un premier album en 2021, sa sincérité a très vite convaincu le public. Car c'est bien parce qu'ils parlent de la vraie vie que ses textes donnent tant de force. Sur des beats à l'ancienne, elle est une femme moderne. Frontale, attachante, lucide, la musicienne de Nanterre se fait le porte-voix d'une jeunesse solidaire, honnête. Et surtout qui ne se laissera pas marcher sur les pieds.
Rappeur romantique - mais au sens littéraire du terme. Révélé aux iNOUïS avant de marquer le grand public dans “Nouvelle École” sur Netflix, le courbevoisien a très vite imposé son ambiance inspirée des films policiers. Son premier double album à peine sorti, il envisage déjà l'étape suivante : le sommet. Nocturne, impulsif, il est surtout un véritable acharné de l'écriture, avec la même justesse qu'un Joey Starr. Car son je-m'en-foutisme d'apparence cache une multitude d'émotions, qui font douter l'egotrip. Et le rendent plus profond.