Grâce à cette soirée autour de la traduction dans la littérature, nous souhaitons vous proposer de voyager en vous plongeant dans les mots, les écritures et la vision de deux très grands traducteurs-passeurs de mots qui viendront raconter leur façon de dépecer un texte, disséquer la phrase, de mélanger les langues, les styles, de chercher l'âme du texte tout en traquant sa pureté, et rappeler que la traduction est un acte de création : Avec Sophie Benech qui propose aux éditions Zulma une nouvelle traduction des Frères Karamazov. Fruit de plusieurs années de travail et de toute une carrière, cette nouvelle traduction s'efforce de faire entendre les mille et une subtilités de cette œuvre monumentale. Depuis une trentaine d'années, elle a traduit de grands textes russes devenus des classiques et a offert au public français de nombreux textes d'une grande intensité comme les récits et le théâtre de Leonid Andreïev, les textes d'Isaac Babel relatant la Révolution russe, les Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov, la correspondance de Boris Pasternak, Contre tout espoir de Nadejda Mandelstam ou encore la poésie d'Anna Akhmatova. Parmi les auteurs contemporains que Sophie Benech a traduits, Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature en 2015, occupe une place centrale. Elle est lauréate du prix Russophonie en 2010 pour Le Conte de la lune non éteinte de Boris Pilniak, du prix Laure Bataillon classique en 2012 pour les Œuvres complètes d'Isaac Babel et du prix de la SGDL et du ministère de la Culture pour l'ensemble de son œuvre de traduction en 2021. Elle consacre aussi une partie de son temps aux éditions Interférences qu'elle fonde avec son père, qui comptent 46 titres à ce jour, principalement des traductions du russe, mais aussi de l'anglais, du polonais et du yiddish. Et avec Éric Boury qui vient de traduire le dernier roman de l'islandaise Auður Ava Ólafsdótti, DJ Bambi, paru aussi aux éditions Zulma. Originaire du Berry, il est l'un des rares traducteurs de l'islandais en France. Traducteur de près de quatre-vingts romans, il a reçu en 2017 le Grand prix de la Société des Gens de Lettres pour l'ensemble de ses traductions. Traducteur privilégié de Jón Kalman Stefánsson, il s'est aussi fait connaître grâce à ses traductions d'Arnaldur Indridason et d'Auður Ava Ólafsdóttir.