La scène est sa maison. Actrice de cinéma comme de théâtre, circassienne, elle s'est lancée en 2018 dans la musique avec la même fougue. Deux albums et un passage par les iNOUïS du Printemps de Bourges Crédit Mutuel plus tard, la voilà devenue une artiste majeure du paysage francophone. Un pied dans le rap, l'autre dans la chanson, le corps entier dans le RnB, elle se joue des codes dans ses textes introspectifs. Mêlant doutes et détermination inébranlable, ils abordent des thèmes lourds comme les violences sexuelles, l'homophobie, ou plus largement le désir et l'émancipation. Et elle les incarne toujours de tout son cœur.
Lui qui a grandi à Marseille semble avoir réuni le cosmopolitisme de la cité phocéenne dans une seule voix. Dans ses singles parus depuis 2017, les rythmiques sont autant RnB que reggaeton, avec une touche d'influences maghrébines, notamment dans le subtil dosage de l'autotune. Le tout couplé à un héritage fondamental : le rebetiko, et son descendant le laiko, venus de la Grèce de son père. D'où le bouzouki qui agrémente ses instrus minimalistes et oniriques. Et si ses chansons sont teintées de mélancolie, celle-ci s'efface derrière un sourire ensoleillé.
Il a un rêve bien précis : jouer dans un stade. Et il franchit les étapes, patiemment. Issu de ce que Saint-Étienne fait de plus gris, le jeune rappeur en a tiré une volonté farouche de s'en sortir. Après les iNOUïS et un beau premier album en 2020, il vise encore plus haut avec son second disque, cette fois pour une major. Hypersensible, tourmenté, il livre des textes à fleur de peau sur des musiques vaporeuses tirant de plus en plus vers le rock. C'est que ce fan d'Oasis y voit le moyen d'exprimer sa soif de lumière. Et d'électriser ses concerts.