Du Moyen-Orient à l'Extrême-Orient, la route est longue. On l'imagine bien semée d'embûches, d'anicroches, offrant au voyageur de rudes contours et de périlleux détours. C'est pourtant par cette route que, pendant plusieurs siècles, de délicates soieries chinoises ont transité jusque dans les sultanats de l'Empire ottoman.

Les musiques consignées dans « Lune de Jade » sont à l'image de cette peinture paysagère. Sous l'aridité de surface pointent la finesse, la subtilité, la douceur... un rien mélancoliques et méditatives. La distance a beau être grande de la Turquie à la Chine, il n'est nul besoin de hurler pour que les deux cultures se fassent écho. Il suffit de faire parler et chanter des instruments emblématiques de leurs traditions. C'est ce que font GUO Gan et Emre GÜLTEKIN, tous deux maîtres de cordes qui ont ici trouvé matière à... s'accorder.

La Chine et la Turquie furent pendant des siècles en contact indirect, à travers les routes terrestres de la Soie, qui convoyaient jusqu'à Istanbul les soieries somptueuses fabriquées en Chine, dont les Sultans ottomans confectionnaient leurs manteaux luxueux ; habits brodés d'or et de lumière que l'on peut désormais admirer dans leur ancien palais, Topkapi, transformé en musée.

Guo Gan, grand maître d'erhu, est aujourd'hui sollicité par les plus grands artistes (Lang-Lang, Didier Lockwood...) et organisateurs (Carnegie Hall à New York, et  Grand Hall  de  Paris. Genève. Tokyo. Chine.......).

En 2015 à Paris, il est fait Chevalier de l'Ordre des Arts et Des Lettres par le Ministre de la Culture. Il est ainsi le premier artiste chinois à recevoir ce titre, tout comme son instrument. 

Guo Gan est né à  Shenyang (province du Liaoning, Chine). Il passe son enfance avec son père Guo Jun Ming, Grand  Maitre d'erhu aussi. qui l'initie à l'instrument, et fait l'apprentissage de la vièle erhu au Conservatoire de Shen Yang.

 Il s'installe à Paris en 2000 pour compléter sa formation à l'Ecole  Musique. de Fresne.

Il fera bientôt le tour du monde avec l'erhu : 2000 concerts, plus de 70 pays et une soixantaine d'enregistrements.

Il côtoie Hans Zimmer, Gabrel Yared, Yvan Cassar, Jean-François Zygel, Nguyen Le...

Le New York Times a salué « Guo Gan, homme du violon erhu, exceptionnel et magnifique »

Le Los Angeles Times a formulé son éloge ainsi : « Guo Gan est un miracle » 

Riche couverture européenne médiatique... dont la fameuse « Guo Gan erhu roi ! »

Emre  GÜLTEKIN s'est spécialisé au fil des années dans la pratique du saz, nom donné à la famille des luths de Turquie. Emre a appris à jouer du saz auprès de son père Lütfü Gültekin. Par la suite, il a travaillé avec de nombreux maîtres, tels Talip Özkan ou Mustafa Karaçeper. Aujourd'hui, avec son père et son frère, ils forment l'ensemble Gültekinler. Leur dernier album est paru en septembre 2008, chez Kalan Müzik.

Emre a collaboré avec de nombreux musiciens d'origines diverses, tels Dadmehr (Iran), Malick Pathé Sow (Sénégal), Goran Bregovic (Serbie- Croatie), et bien d'autres. Actuellement, il élargit sa pratique musicale à la composition de musiques de films. 

Emre Gültekin enseigne la pratique du saz à Bruxelles (Muziekpublique).