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Que devient l'héritage de chacun dans l'exil ? Le chorégraphe et danseur syrien Mithkal Alzghair s'attaque à cette douloureuse question, en lien direct avec sa propre expérience, dans son spectacle Déplacement, lauréat du premier Prix du concours danse élargie en 2016.

Ce fils de paysans montagnards étudie la danse classique à Damas avant de rencontrer la chorégraphe Mathilde Monnier qui l'incite à suivre la formation ex.e.r.ce au Centre chorégraphique national de Montpellier qu'elle dirige alors. Nous sommes en 2011, le conflit syrien éclate. Contraint de rester en France, Mithkal Alzghair axe sa recherche sur la place du corps de l'individu dans un contexte de violences politiques. Tiraillé entre ancrage et déracinement, il explore par le mouvement les trajectoires d'exil et de migration forcées, qui constituent désormais une part de son identité.
Déplacement débute par un solo de Mithkal Alzghair dans lequel il revisite les danses traditionnelles syriennes, notamment le Dabké, une danse des pieds, qu'il confronte aux émotions de la guerre. Dans une seconde partie, il est rejoint par Rami Farah et Samil Taskin. Mains derrière le dos, marches d'errance, chutes en cadence, le trio expérimente un espace de protestation et questionne l'intégration du corps de l'individu au sein du groupe. Une œuvre puissante et nécessaire !